AIGUILLES DE CHAMBEYRON, sommet oriental, arête est (UBAYE)


Accès : par Briançon ou Gap, Saint-Paul puis Fouillouse (parking, 1900 m)

Altitude : 3412 m (sommet oriental un peu plus bas, non coté sur IGN).

Difficulté : AD (arête est), passages de grimpe en IV/IV+ ; PD (voie normale versant sud).


Refuge : Chambeyron (2626 m) ; 04 92 84 33 83


Carte : Top25 IGN 3538 ET ou ASF 7


Météo : beau, vent du nord froid


Participants : Cécile Eichinger (aucune autre cordée sur les aiguilles ce jour-là).


Equipement : très peu d'équipement en place, à part quelques vieux pitons rouillés, parfois tordus et même bougeants (sangles souvent assez neuves), un coin en bois fendu sous le sommet oriental. Rien au sommet lui-même. Beaucoup de sangles (et de cairns) un peu partout dans le versant sud, sans doute la trace des nombreuses errances de grimpeurs. Nous avions avec nous une corde de rappel (2x50), plutôt utile compte tenu des rappels impromptus qu'on a eu à effectuer.
Au total, on a récupéré une sangle et un maillon rapide à la montée, et laissé à la descente : 2 sangles, 2 maillons rapides, 2 mousquetons simples, et une moitié de corde de rappel... Bilan : passez à la caisse ! Aussi oublié ma paire de chaussons d'escalade (utiles pour nous !) au refuge, mais les gardiens ont dit qu'ils les enverraient...

Ligne d'ascension : de Fouillouse, rejoindre facilement par un bon sentier le refuge de Chambeyron.
Du refuge, poursuivre le sentier en direction du lac des Neuf Couleurs. Rejoindre les éboulis au pied du couloir Gastaldi, situé à l'aplomb du lac des Neufs Couleurs et issu du col entre les Aiguilles occidentale et orientale de CHmabeyron. Remonter dans les éboulis (pénible !) et s'engager dans le couloir. Laisser sur sa droite deux larges vires (tentantes) qui partent sur la droite et continuer dans le couloir jusqu'à la base d'un rocher rose/vert. A ce niveau, le couloir se raidit nettement et l'on s'échappe sur la droite par une vire montante facile (sangles pour les rappels de descente). Passer par un cairn sur sa droite et cheminer le long d'une vire très expo (corde fixe installée). Poursuivre facilement jusqu'à la brèche Nérot Vernet. Attaquer l'arête est, facile au début. Passer versant nord et aboutir dans un petit couloir qui permet de rejoindre une brèche donnant accès au versant sud. C'est là que démarre les vires de la voie normale. Poursuivre sur la vire expo, qui mène un peu en contrebas des rochers roses de l'arête est, que l'on rejoint par une petite remontée sur le versant sud (on quitte les vires scabreuses de la voie normale, qui présentent ici une désescalade douteuse). Attaquer l'arête par une fissure oblique (de droite à gauche) dans la dalle. Au sommet de la fissure, contourner par la gauche un gros bloc (ça passe peut-être aussi par la droite, peut-être même mieux ?) et farnchir un ressaut un peu raide (friend abandonné par un grimpeur et bienvenu pour tirer au point), puis une dalle avec quelques écailles qui sonnent bien creux qui mène à l'unique relais du parcours. Partir sur la droite et effectuer une légère traversée et un petit pas de désescalade pour rejoindre une brèche sur le versant nord (les topos semblent dire de partir sur la gauche depuis le relais, mais les 2m de désescalade dans la brèche nous ont semblé beaucoup trop aléatoires de ce côté). Par une dernière cheminée, rejoindre le sommet oriental (merci à Cécile qui récupère à son baudar mon sac trop large abandonné à mi-parcours de la cheminée).
Pour la descente, possibilité de tirer un premier rappel court en utilisant un béquet du sommet (les topos parlent de désescalade jusqu'à la base du gendarme séparant les deux sommets, mais là encore, c'est pas engageant). Rejoindre un relais (3 pitons rouillés, avec sangles plus récentes), qui permet de rejoindre une vire 50 m plus bas (et plusieurs cairns dont un énorme) en versant sud (peut-être une variante parallèle au-dessus de la voie normale ?) Poursuivre sur cette vire jusqu'à rejoindre le départ des dalles roses puis la brèche Nérot Vernet (moyennant encore deux rappels pour nous) par l'itinéraire de montée. On tire un dernier rappel dans le couloir Gastaldi, fatal pour notre moitié de corde qui reste bloquée. Si quelqu'un passe par là...


Commentaires (conditions…) : Il fallait aller au sud ce week-end pour trouver le soleil. Pas facile de dénicher un topo présentant les différentes voies permettant d'accéder au sommet des Aiguilles de Chambeyron. Ni de recueillir des infos précises par téléphone avec le gardien peu loquace du refuge de Chambeyron. Parties sur l'idée d'une longue bavante au départ du refuge de Maljasset (voie Coolidge par le glacier de Chauvet, versant nord-ouest), mais pas totalement convaincues, les conseils de Philippe Lantelme, gardien du refuge CAF de Maljasset, nous font vite changer d'avis. A 16h, décision prise de monter au refuge de Chambeyron pour attaquer la montagne par son versant sud où se trouve apparemment aussi une voie normale (PD). Le gardien nous annonce que le repas est servi à 19h, pas plus tard, donc dar-dar, nous arrivons juste pour nous mettre les pieds sous la table.
Session intense de topotage à partir d'un vieux recueil en papier jauni disponible au refuge ("massif du Chambeyron, H. Gentil, collection Alpes et Midi, escalades Ophrys", pas trouvé l'année d'édition...) et des 100 plus belles photocopié la veille. Deux options pour nous : la voie normale versant sud ou l'arête est (AD). Ce sera selon l'inspiration sur place, le choix devant se faire une peu au-dessus de la brèche Nérot Vernet.
Parties à 5h sur les conseils du gardien, nous nous retrouvons une heure plus tard au pied du versant sud des aiguilles. Il fait encore nuit et il nous faudra une heure de plus pour repérer le couloir Gastaldi, point d'attaque de la course (indications des topos assez vagues sur ce sujet).
L'attaque de la voie normale du versant sud ne se fait pas depuis la brèche Nérot Vernet comme souvent mentionné mais plus haut, après avoir surmonté une première partie facile de l'arête est. Au pied des rochers roses, et devant le caractère très scabreux/expo/pourri de la voie normale, nous optons pour l'arête est. Parvenues au sommet de l'aiguille orientale (non sans quelques taquets dans les pas de grimpe), et vu l'heure tardive (13h) l'objectif est de regagner les vires de la voie normale versant sud, l'équipement quasi nul et la configuration de l'arête rendant difficile un retour par l'arête grimpée.
Le retour sera long, très long, et le portable ne passe pas pour prévenir le refuge de notre arrivée tardive. Lorsque nous retrouvons enfin les éboulis du bas du couloir Gastaldi (avec abandon d'une moitié de corde restée coincée dans le dernier rappel), à la tombée de la nuit, on entend les pâles de l'hélico parti à notre recherche. Nous tentons le signe du "Non" (un bras levé, l'autre baissé) mais rien n'y fait. Plaquées quelques minutes au sol par le vent de l'hélico, je comprends qu'on treuille quelqu'un jusqu'à nous. Surgit à mes côtés au milieu de la caillasse un homme en bleu du PGHM. Il vient vérifier que tout va et nous demande si on veut être redescendues. C'est trop bête, on est presque au sentier, ca fait plus de 16h qu'on a quitté le refuge. On n'est plus à 1h près, et nous décidons de finir à pied, en remerciant de l'offre évidemment. Frontale obligatoire pour la fin du parcours. Et dîner frugal et vite expédié en arrivant au refuge (amabilité minimum de la part des gardiens pour l'ensemble du séjour, confirmée par plusieurs commentaires du Livre d'or), pour une deuxième nuit impromptue.
Le lendemain, sur le sentier nous ramenant à Fouillouse, on croise Joël Robert, "Poète du Chambeyron", qui nous offre son dernier recueil et sa bonne humeur. Qu'il est bon le retour dans la paisible vallée.
On termine par une petite visite au PGHM de Jausier pour signaler notre retour sauf et donner nos coordonnées, et faire les photocopies de topos plus précis des Aiguilles (documents du CAF Ubaye).


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